Les agences de presse s'accordent avec les acteurs de l'IA
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Deux grandes agences internationales de presse, l’Agence France Presse et Associated Press, ont signé des accords avec des acteurs de l'intelligence artificielle. Leurs chats conversationnels pourront désormais utiliser les dépêches de l'AFP et d'AP dans leurs réponses. Pourtant, la question du droit moral des auteurs des dépêches utilisées par ces IA génératives n'est pas posée.
Le premier accord est celui de l’AFP avec Mistral, la championne française de l’intelligence artificielle, qui va pouvoir disposer des 38 millions de dépêches de l’agence depuis 1983. Sur le papier, c’est un accord qui ne présente que des avantages. Mistral AI, fondée il y a deux ans, bénéficie de l’expertise d’une des trois grandes agences de presse mondiale, en six langues. Sa solution, le Chat, va pouvoir conforter ses réponses avec un contenu vérifié, sourcé, ce qui constitue un avantage compétitif alors que d’autres grands médias européens, comme Axel Springer, El Pais ou Le Monde ont déjà signé des accords avec ChatGPT. Mistral assurera une source de revenus dynamique pour l’AFP qui se met ainsi à l’heure de l’IA.
Mistral, une start-up qui ressemble beaucoup à ses cousines américaines
Mistral a renoncé à une logique d’open source pour passer un accord privé l’an dernier avec Microsoft, qui est entré dans son capital et qui est aussi actionnaire à 49% d’Open AI. Surtout, Mistral a beaucoup pesé sur le gouvernement français lors des négociations sur l’IA Act l’an dernier pour que l’innovation européenne ne soit pas freinée par le droit d’auteurs. Or les journalistes, les éditeurs, ont-ils donné leur accord pour que les dépêches soient utilisées afin de nourrir les réponses d’une solution technologique ? N’y a-t-il pas un risque de voir l’outil se substituer aux médias eux-mêmes sur ces plateformes ?
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L'Associated Press a passé un accord avec Gemini, de Google
Cet accord montre bien que la crédibilisation des IA génératives par des contenus d’actualité fiables est cruciale pour ces plateformes. Apple vient d’ailleurs de désinstaller son outil d’IA de résumés d’actualité après des erreurs réalisées à partir de contenus de la BBC qui s’en est plaint.
AP, l’Associated Press, avait déjà un accord avec Open AI, sur ChatGPT, depuis 2023. Aux États-Unis, le New York Times, avec d’autres éditeurs, ont intenté un procès à cet acteur de l’IA pour violation du droit d’auteur. Il chiffre le préjudice à plusieurs milliards de dollars. C’est aussi la logique des organisations professionnelles de la presse en France qui veulent obtenir un accord collectif.
Le risque peut être, selon certains, l’existence même de la presse et, pour une agence comme l’AFP, de dépendre de ces nouveaux revenus qui, comme le montre la décision de Meta de renoncer aufact-checking, peuvent s’arrêter du jour au lendemain.
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