6 minutes avec Jérôme Berthoud, responsable du bureau de prévention des violences de l’Association Genevoise des Sports
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Le Conseil des Etats vient d’adopter, une motion pour que les points de vente aient accès à la base de données répertoriant les hooligans, HOOGAN, et ainsi interdire l’accès au stade aux hooligans. Jérôme Berthoud, responsable du bureau de prévention des violences de l’Association Genevoise des Sports, était invité de Béatrice Rul, à 7h30, sur Radio Lac.
Le Conseil d'État vient d'adopter une motion pour que les points de vente aient accès à la base de données Hogan qui répertorie les hooligans et ainsi leur interdire l'accès aux stades. Est-ce que c'est une vraie avancée dans la lutte contre la violence dans le sport ?
"Evidemment qu'en tant que responsable du Bureau de la Prévention des violences, moi je ne peux que saluer toutes les formes d'efforts qui sont mis en place pour quelque part lutter contre les formes de violences. Je trouve évidemment inacceptable qu'aujourd'hui on doive encore se poser la question: est-ce que c'est vraiment adapté de se rendre à un stade avec un enfant de peur qu'il ne lui arrive quelque chose de manière générale. Ce qu'on remarque depuis 25 ans en terme de politique sécuritaire c'est qu'on va toujours un tout petit peu plus loin à ce niveau-là, dans la sécurisation. Je ne dirais pas que le sport est de plus en plus violent, c'est toujours très très difficile de faire des comparaisons comme ça diachroniques, mais dans tous les cas on remarque qu'on n'a pas réussi à résoudre le problème, ça c'est sûr, et on va toujours un tout petit peu plus loin dans cette logique sécuritaire. Aujourd'hui on ne fait qu'un pas supplémentaire dans une forme de logique qui s'appelle la capacitation sélective. Ça signifie qu'on va identifier en amont des personnes qui à un moment donné dans un passé récent ont commis un acte répréhensible et on va les interdire d'accès en espérant du coup qu'il n'y ait pas de violence".
Les directeurs cantonaux de justice et police souhaitent, eux, la mise en place de billets nominatifs. L’ASF farouchement opposée…
"Ça peut être une mesure, par contre ça pose de vrais challenges, de vraies questions de contrôle parce que vous pouvez vendre tous les billets nominatifs du monde, si vous ne contrôlez pas l'accès à un stade, finalement ça ne servira à rien, parce qu'on peut très bien rentrer avec un billet de quelqu'un d'autre. Il faut mettre les mesures et ça c'est très compliqué. Si vous avez 20 000 personnes qui arrivent dans les 20 minutes qui précèdent l'entrée, le début d'un match, à un moment donné, si vous devez contrôler chaque personne, vous allez créer d'autres problématiques, les gens ne vont pas arriver à l'entrée au stade au début du match, ça peut créer aussi d'autres problèmes d'émeute au niveau des entrées, donc il y a une question pragmatique comment concrètement ça va être mis en place, et ça je ne l'ai encore pas véritablement entendu"
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